samedi 19 mai 2007

Avec le danger grandit ce qui sauve ?


Avec le péril grandit ce qui sauve ?

La question a été lâchée entre autres par Hubert Reeves de savoir si nous avons dépassé le seuil de survie de l’humanité. Nous nous apercevons comme le souligne Yves Cochet qu'elle a déjà été posée depuis les années soixante dix. Nous n'avons pas voulu la recevoir. Les activités humaines prises dans les rapports de force du toujours plus productiviste, sont incapables d'anticipation, et surtout de prendre la mesure de l'Ensemble. La maltraitance à tous les niveaux est évidente. Nous sommes simultanément dans la position d'être les témoins et les acteurs de cette histoire.

Aujourd'hui face aux dangers qui deviennent patents, nous voyons l'émergence d'un processus de prise de conscience rapide. Mais nous devons aussi avoir la conscience supplémentaire de la dynamique de la course engagée entre le processus du péril et celui de la conscience et donc de la réaction en symétrie. En revanche dans le commentaire de la formule de Holderlin reprise par Heidegger, le parallélisme entre le danger et la réaction au danger lui semble naturel ou bien provenir des dieux. Ou bien comme étant l'incarnation de la logique qui prévaut et de sa conception de l'être. Et c'est un peu comme si cela était au-dessus de nous, n'en ayant aucune part. Au contraire, c'est plutôt l’attention aux phénomènes et la façon dont de multiples observateurs l’ont minutieusement décrit sous des angles différents, qui peuvent amener une transformation en profondeur de notre pensée, bousculant nos concepts.

Cette dynamique dans le rapport entre conscience et danger ne peut que solliciter au contraire toute notre attention, notre analyse et notre implication. Dans la formulation de Heidegger, malgré son intérêt, la phrase de Holderlin semble s'anémier; il manque quelque chose, elle désigne le danger d'un air presque bonhomme - peut-être celui que nous avions pendant les trente glorieuses malgré notre pressentiment. Autrement dit il faudrait ajouter à la phrase, une nouvelle tonalité. Celle qui nous vient de la prise de conscience de l’effet boule de neige, celui de la dynamique d'ensemble de la situation, pour requérir l’énergie du sursaut en conséquence. Dans cette situation nous apprenons que la conscience est plus que le simple constat des choses mais au contraire un acte. Il ne nous suffit pas de constater les dégâts un par un. Cette dynamique, nous commençons à l’appréhender du point de vue environnemental. Nous voyons comment plusieurs des paramètres environnementaux en viennent à se cumuler jusqu’à atteindre un point de non retour dans une spirale où ils s’enchaînent et se dynamisent.

Mais l’effet boule de neige est aussi bien la dynamique que prend dans un parallélisme étrange et remarquable, notre société face aux effets conjoints de ce contexte environnemental. De la même manière que les effets climatiques, les bouleversements de nos sociétés trouvent à s’augmenter exponentiellement. Pas forcément dans le bon sens – mais si nous nous y mettons, dans le bon sens aussi, en refusant que la difficulté prenne la courbe du malheur. Nous pouvons sans doute l’infléchir dans le sens de la vie. Nous n’en avons encore qu’un faible aperçu, mais nous savons sans vouloir le croire (force du déni) que désormais tout est possible. Y compris notre disparition.
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