J'ai souligné en couleur, en gras, en souligné, les passages qui m'interpellant, me semblent mériter attention, méditation, échanges, pensées. Si le listing des forces ne m'a paru ni suffisant, ni convaincant, l'intention y est. Ce qui est soulevé me semble être le socle de l'interrogation que tout le monde se pose, alors autant la prendre collectivement à bras le corps, la mesurer, l'évaluer ; y compris d'ailleurs à l'aune la remarque de Michel Wieviorka à savoir que face à la crise les conditions d'une formation collective révolutionnaire ou transformatrice ne seraient pas encore réunies. Pour se faire une idée du débat à mener, on trouvera en dessous des notes de Laeticia Riss la totalité de son article l'article du 5 avril de Wieviorka "Les jours heureux" sont pour demain. Son point de vue semble confirmé par Edgar Morin dans son entretien donné au Monde du 18 avril : "L'après épidémie sera une aventure incertaine où se développeles forces du pire et du meilleur, ces dernières étant encore faibles et dispersées..." C'est moi qui souligne. A partir de ces points de vue différents je mènerai le débat dans un prochain commentaire. a partir d'une autre tonalité que Laëtitia Riss donne au mot "demain" dans l'énoncé "les jours heureux sont pour demain", et la charge performative dont elle revêt les forces et réflexions actuelles.
Alain ARNAUD le jeudi 16 avril
voir aussi : Une évolution révolutionnaire ?
Post Scriptum du jeudi 21 mai : La question du tempo, du temps, se pose aussi bien dans la bipartition deleuzienne de l'organisationnel et de la machine abstraite ( note ci-dessous 1 ). Ou dans le clivage heideggerien de la « pro-duction » entre ce qui revient à l'arraisonnement de la technique (on dirait aujourd'hui des capitaux) et ce qui revient à la création (la poesis - plus profondément ce qui revient à la méditation sur un bord ou à l'action sur l'autre). On la retrouve dans les évangiles, dont la bonne nouvelle c'est que le "Royaume" est sans attente, au "milieu" de nous ou"entre nous" selon la traduction. On la retrouve dans les mots de Lucien Sève (note 2) concernant une intuition de Marx, celle par exemple que le spectre du communisme hante l'Europe, c'est à partir le mouvement en acte d'un dépassement de la réification et de la disparition des classes. Une autre interprétation de la phrase de Hölderlin : "avec le péril croit ce qui sauve". Cette question se posait d'une autre façon dans Le mythe Nazi de Nancy et Lacoue-Labarthe, de la place du performatif dans le discours. C’est ce qui débat au juste ici de passer entre le Charybde du renoncement à l’action et le Scylla du renoncement à la méditation, (je rajouterai du renoncement de la médiation (note 1*), pour rétablir le lapsus calami que j’en avais fait par l’oubli du « t »), ou à la part de l’inconscient ou de la grâce, d’autres diraient de la "détermination "ou un autre encore de l’amour. Pour ne s'arreter ni au langage ni à sa stratification, poussé par l'inattendu de ce qui le porte.
Note 1 : G.Deleuze, C.Parnet Dialogues Champ Flammarion 1996 p. 110 et 111: "Il faudrait distinguer deux types de plans../.. d'organisation.../... de consistance.."
note 2 : Lucien Séve dans une vidéo empruntée sur le site de D. Guénoun (qui a aussi entrepris une méditation sur le temps). Voir le post Une évolution révolutionnaire ?
Note 1 : Que serait cette "médiation" de quelle façon l'engager ? remue l'hypothèse de Jacques Derrida de La voix et le phénomène que rien ne se peut sans médiation de signes. - et donc pas moins la conscience qui n'aurait le privilège de s'en exempter au travers de la voix. Ce qui nous intéresse c'est l'écart entre deux dimensions de l'action et de la méditation (ou de l'intuition). D'autre part il y a une dimension du "dialogue" dévalorisée, de même que l'est celle de la parole. De la chose qui vient en discussion et dont on doit par nécessité trouver les modalité de la mettre en question sur son plan originel qui est collectif . Ici se pose le rapport de la singularité au "Commun", à l'espace commun.
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L’audace de commencer : stratégie pour un autre monde
par Laëtitia Riss Le Vent se lève (14 avril 2020)
dernier paragraphe de son article
.../....
Le courage de commencer
Notre tâche toutefois est grande, car si le temps est ouvert, encore faut-il s’y infiltrer. Rappelons Blanchot qui, commentant René Char, poète de la Résistance, n’a pas manqué de clairvoyance : « L’avenir est rare, et chaque jour qui vient n’est pas un jour qui commence. » [42] Il n’y a en effet de commencements, que là où nous passons à l’action. Certains ont déjà pris les devants, « les forces vives » ont fissuré l’immuable et l’inéluctable. Les brèches sont nombreuses, entre celles creusées depuis les anciennes places occupées, jusqu’aux derniers soulèvements des gilets jaunes, sans évidemment négliger toutes les batailles sociales, pour le droit du travail, pour les retraites, pour l’hôpital. Non qu’elles soient équivalentes et qu’elles « convergent » entre elles, avec le projet d’un programme commun, dont on leur a toujours reproché le défaut. Leurs finalités n’étaient pas de préparer les élections, mais de préparer le terrain. Désormais, il est l’heure d’être à la hauteur des premiers, qui ont été courageux. « Avec le souci d’agir. Dès maintenant » écrit Serge Halimi « car, contrairement à ce que le président français a suggéré, il ne s’agit plus d’« interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde ». La réponse est connue : il faut en changer. » [43] Nous en avons une occasion historique, comme en atteste l’intuition soudainement partagée d’un « kairos », pour reprendre un terme des Grecs, qui voulaient, par-là, signifier « cet instant opportun qui transforme un événement en commencement historique, qui produit un avant et un après » [44]. Et l’historien Jérôme Baschet d’ajouter : « Le XXIe siècle a commencé en 2020, avec l’entrée en scène du Covid-19. » [45] Précisons, à condition que nous soyons prêts, car le virus, lui, n’a que faire de nos calendriers.« Rappelons Blanchot qui, commentant René Char, poète de la Résistance, n’a pas manqué de clairvoyance : « L’avenir est rare, et chaque jour qui vient n’est pas un jour qui commence. » Il n’y a en effet de commencements, que là où nous passons à l’action. »
Le sommes-nous ? « L’alternative » tant fantasmée est-elle disponible ? Le débat est ouvert : certains n’y croient pas. Le sociologue Michel Wieviorka persiste, dans une tribune publiée dans Libération [46], « Les jours heureux sont pour demain », pas pour maintenant. En cause selon lui, l’absence « d’acteurs et de pensées politiques », capables de « se projeter vers un futur » et de « transformer la situation ». Il poursuit : « Nous ne voyons guère pour l’instant se constituer les lieux, les forces et les idées d’un New Deal ou d’une Reconstruction. » À l’inverse, nous répliquons qu’il y a des acteurs et des pensées politiques et que ne se profile, à travers ces dernières lignes, qu’un délit d’attentisme, qui risque d’ailleurs de nous faire perdre notre « kairos ». L’autre monde ne sera pas « livré », il ne sera pas prêt-à-l’emploi. Il n’adviendra seulement que si la multiplicité des forces à l’œuvre dans nos sociétés se conjuguent. Beaucoup sont déjà là, dès lors qu’on apprend à mieux observer : forces programmatiques (scénarios et plans de financement de la transition écologique ; préservation et réinvention de l’État social ; rénovation de la démocratie et réaffirmation la souveraineté populaire [47]), forces idéologiques (renaissance d’un socialisme-écologique, non-productiviste, porté par le Green New Deal [48] ; renouveau du républicanisme, coloré de l’héritage jacobino-marxiste), forces intellectuelles (refondation épistémologique de l’histoire soutenue par Jérôme Baschet [49], éclairage des idées politiques apporté par Pierre Charbonnier [50], renaissance d’un féminisme anticapitaliste venu des États-Unis et des travaux de Nancy Fraser [51]), forces citoyennes, enfin – nombreux sont ceux qui s’activent partout sur le territoire et qui sont prêts.
« Le défi, à présent, n’est plus de « penser » l’autre monde, mais de le concrétiser. »Le défi, à présent, n’est plus de « penser » l’autre monde, mais de le concrétiser. Dans son ouvrage, ambitieusement nommé Utopies réelles, traduit en français en 2017, le sociologue Erik Olin Wright insiste sur la nécessité de combiner trois stratégies que le socialisme a pourtant historiquement dissociées : une stratégie révolutionnaire et « rupturiste », une stratégie interstitielle correspondant au développement en marge de l’État de communautés « alternatives », une stratégie symbiotique fidèle au jeu institutionnel des démocraties et reposant sur les luttes de la social-démocratie. Il se pourrait que les deux premières soient adoptées : kairos révolutionnaire, brèches communautaires. Manque à l’appel la subversion du jeu institutionnel, dont une force politique émergente doit absolument se saisir. Mais ne nous y trompons pas, la transformation du monde ne sera envisageable que si les forces politiques se changent en forces socio-politiques. Pour cela, il nous faut gagner une autre bataille : celle du probable et du possible. Nous avons désormais « grâce » à la crise sanitaire, de notre côté, la preuve qu’une volonté politique ambitieuse peut prendre des décisions tout aussi ambitieuses. Il nous reste à convaincre de la possibilité d’un another way of life. La société de production, la société de consommation, la société du spectacle ont fait leur temps. Ces dernières ont su conquérir les imaginaires ; notre tâche est d’en faire de même.

Ainsi, la politique commence avec l’imagination. Jacques Rancière affirme, qu’au moment de la Révolution française, « c’est cette imagination politique qui a changé le monde » [52]. Et si elle « manque cruellement aujourd’hui », selon lui, charge à nous de l’alimenter ; en détournant les médiums qui nous enferment, en lisant, en écrivant, en parlant, en créant [53]. En retrouvant une « joie brute », que Spinoza considérait comme le remède aux passions tristes, qui ont plus facilement tendance à gagner la population [54]. En luttant, ultimement, contre nous-mêmes ; car notre pire ennemi, outre l’infinie résilience « du système », est aussi notre douce servitude. Faire tomber alors la stratégie du passager clandestin et déminer le cercle infernal du « j’agis, seulement si toi d’abord » ; voilà également un projet d’époque. En prenant la mesure des dépendances qui nous asservissent et de celles qui nous protègent, en consacrant le passage d’un régime normatif du devoir (« Nous devrions assurer la santé de tous ») à un régime performatif du pouvoir (« J’assure la santé de tous, si… »), il nous sera à nouveau permis d’espérer. Osons, cette fois, faire Cité commune. Osons, cette fois, collectivement commencer.
[42] M. Blanchot, à propos de R. Char, La parole en archipel [1962], Paris : Gallimard, 1986.
[43] S. Halimi, « Dès maintenant », Le Monde diplomatique, art.cit.
[44] C. Fleury, « Construire un comportement collectif respectueux de l’Etat de droit », art. cit. Voir également : F. Hartog, « Trouble dans le présentisme : le temps du Covid-19 », art cit. ; H. Rosa. « Le miracle et le monstre un regard sociologique sur le Coronavirus », AOC, 8 avril 2020.
[45] J. Baschet, « Le XXIe siècle a commencé en 2020, avec l’entrée en scène du Covid-19 », Le Monde, art. cit.
[46] M. Wieviorka, « Les jours heureux sont pour demain », Libération, 5 avril 2020.
[47] Voir par exemple les récentes notes de l’Institut Rousseau : « Comment financer une politique ambitieuse de reconstruction écologique ? », « Décentralisation et organisation territoriale : vers un retour à l’État ? », « Listes citoyennes, municipalisme : Quelle démocratie locale après les gilets jaunes ? ».
[48] Un renouveau du socialisme venu des États-Unis, dont Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez se sont faits les porte-voix politique et médiatique.
[49] J. Baschet, Défaire la tyrannie du présent, Temporalités émergentes et futurs inédits, Paris : La Découverte, 2018.
[50] P. Charbonnier, Abondance et liberté, Une histoire environnementale des idées politiques, Paris : La Découverte, 2020. Accessible en ligne gratuitement, pendant le confinement.
[51] N. Fraser, Le féminisme en mouvements. Des années 1960 à l’ère néolibérale, Paris : La Découverte, 2012. Voir également : C. Arruzza, N. Fraser, T. Bhattacharya, Féminisme pour les 99 % : Un manifeste, Paris : La Découverte, 2019.
[52] J. Rancière, En quel temps vivons-nous ?, op.cit.
[53] Parmi les derniers grands élans de créativité collective, songeons à celle qui s’est déployée au cours du mouvement des gilets jaunes. Voir à ce sujet : D. Saint-Amand, « Parce que c’est notre rejet » : poétique des Gilets Jaunes », AOC, 30 juillet 2019.
[54] « Méfiance », « Lassitude », « Morosité », arrivaient ainsi toujours en tête pour caractériser « l’état d’esprit actuel » des Français, dans le dernier Baromètre de la confiance politique (Février 2020).
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Il n'est pas trop tôt pour réfléchir à l'après-pandémie, au contraire il est urgent qu’une réflexion politique débouche sur un projet de société plus humaniste et durable pour l'avenir proche.
"Les jours heureux" sont pour demain, par Michel Wieviorka
Tribune. Que se passera-t-il après la
pandémie ? La question peut sembler prématurée, ne faut-il pas, priorité
absolue, avant tout affronter le Codiv-19 hic et nunc, et remettre à plus tard
critiques (pour le passé et le présent) et réflexions (pour l’avenir) ?
Eh bien non,
certainement pas, et pour une raison très simple : la sortie d’une
catastrophe, guerre, grande crise économique ou financière, grave accident
nucléaire, etc., dépend en grande partie de la façon dont elle a été ou
non pensée et préparée. Deux exemples, présentés ici de façon simpliste, et
uniquement pour introduire un raisonnement, peuvent nous mettre sur la voie.
Premier
exemple : la crise de 1929. L’Allemagne a alors choisi le nazisme et
Hitler, pour qui le terrain avait déjà été préparé par la sortie calamiteuse de
la Grande Guerre, alors que les États-Unis ont mis en place le New Deal
avec Roosevelt, élu en 1932. Et donc première leçon de l’histoire : il n’y
a pas une seule et unique possibilité, mais une pluralité de possibles.
Deuxième
exemple : l’après-guerre en France, à partir de 1945. Notre pays n’aurait
pas connu les Trente Glorieuses et le fonctionnement d’un système dans lequel,
notamment, ce qui était bon pour le secteur public et les entreprises
nationalisées l’était aussi pour leurs personnels, et pour la collectivité
nationale, s’il n’y avait pas eu, en amont, la réflexion du Conseil national de
la Résistance (et pas seulement), et, au démarrage de la reconstruction,
l’alliance politique, scellée dans la Résistance, des gaullistes et des
communistes. Deuxième leçon de l’histoire : l’après dépend d’une part des
réflexions et des idées développées à chaud, en pleines difficultés, en plein
combat le cas échéant, et d’autre part de la nature des forces politiques qui
s’y sont préparées.
Considérons
maintenant la situation présente. Les uns nous disent que rien ne sera plus
comme avant, tant le choc est violent et son impact durable. D’autres que rien
ne changera, tant notre capacité à oublier est grande : en fait, tout
dépendra de l’existence éventuelle d’acteurs pensant au futur et de ce qui aura
été pensé et conçu, ou non.
Beaucoup
soulignent la résilience de la société civile, évoquent les innombrables
modalités de la solidarité qui s’y donnent à voir, saluent le dévouement des
personnels de santé et du corps médical, ou, avec Laurent Berger et la CFDT,
demandent que l’on prenne la juste mesure des risques et des efforts pour un
certain nombre de professions, malgré souvent des salaires extrêmement bas.
Quelques
voix aussi, celles d’Adeline Hazan, Jean-Marie Burguburu et Jacques Toubon (le
Monde, 20 mars 2020), ou bien encore à partir de réseaux d’avocats,
d’organisations humanitaires ou autres, se font entendre pour demander que l’on
veille aux droits de l’homme, que l’on se préoccupe des SDF, des détenus, des
étrangers retenus dans des centres de détention administrative, des personnes
âgées confinées dans des Ehpad, ou que l’on soit attentif aux menaces
liberticides que font peser les mesures d’exception.
Et bien des
idées circulent sur les leçons que nous pouvons tirer du confinement du point de
vue du vivre ensemble, de nos conceptions de l’aventure humaine, et sur ce que
pourrait être un «humanisme régénéré», comme dit Edgar Morin à Libération.
Par
ailleurs, bien des dirigeants et responsables, en France comme ailleurs, se
disent soucieux d’éviter une crise économique majeure et durable, bien pire
encore que la crise financière de 2008, et, lorsqu’ils sont aux affaires,
prennent des mesures destinées à préserver autant que faire se peut l’emploi et
la capacité de production. La difficulté est ici que cet impératif se heurte à
celui de la santé et de la sécurité sanitaire — comment notamment exiger
un confinement maximal, et demander en même temps à de larges pans de la
population de continuer à travailler alors que pour eux le télétravail n’est
pas possible ?
Tous ces
efforts sont de la plus grande importance, témoignent d’une certaine résilience
et pourraient contribuer à préserver l’avenir. Mais tout ceci ne suffit
pas à le préparer.
Pour pouvoir
se projeter vers un futur, il faut des acteurs qui soient capables de
transformer la situation, et pas seulement de s’y adapter sur un mode défensif.
Des acteurs ayant une vision de ce que pourraient et devraient être les
nouvelles formes de la vie collective. Qui soient capables d’entraîner derrière
eux l’opinion, et donc de porter des attentes, des espoirs, des convictions. Il
faut, autrement dit, des acteurs et des pensées politiques.
Or en dehors
des acteurs et des pensées «tristes», comme disait Spinoza à propos des
passions menant l’humanité vers le pire, nous ne voyons guère pour l’instant se
constituer les lieux, les forces et les idées d’un New Deal ou d’une
Reconstruction.
Le chef de
l’Etat annonce de grandes transformations : mais quelle que soit
l’efficacité de sa gestion de la crise sanitaire, quelle pourra être sa
légitimité, après deux années d’exercice du pouvoir qui n’ont pas spécialement
préparé le pays au choc actuel, moralement, intellectuellement, politiquement,
et qui furent dominées par des discours et des pratiques au plus loin de
ce qui est évoqué par lui pour demain ?
Les partis
de gauche et de droite classiques ne sortent pas renforcés de la crise
actuelle, et n’ont pas dit grand-chose sur l‘avenir. Ce n’est pas d’eux, ou en
tout cas pas directement ni principalement que viendront les ressources
intellectuelles, humaines et politiques d’une sortie réussie. Les analyses et
les idées de l’écologie politique, qui à bien des égards se trouvent renforcées
par la tragédie actuelle, pourraient jouer ici un rôle moteur, à condition
d’être bien articulées à des thématiques sociales que pourrait apporter une
gauche entièrement renouvelée, dans son personnel, ses leaders, ses idées, ses
modes d’action, ses formes d’organisation.
Il est
urgent que se mettent en place ou se renforcent quand ils existent des
collectifs, des groupes de travail, préparant l‘avenir politique, bottom up,
sans tout attendre des partis ou des thinktanks qui leur sont proches, et où
on réfléchirait aux moyens d’assurer une fédération politique nouvelle, sociale
et écologiste, capable de proposer un contre-projet constructif, susceptible de
structurer une relance humaniste efficace sur la longue durée. Il est urgent
qu’une réflexion politique débouche sur une vision générale, et sur des
propositions plus précises, qu’il s’agisse de la démocratie économique et
sociale, des politiques publiques, du fonctionnement des institutions et du
système politique, de l’urbanisme, de l’environnement, de la mobilité, de
l’Europe, du système bancaire et du crédit, du numérique, etc.
La légende
veut qu’il ait été envisagé au départ d’intituler le programme du Conseil
national de la Résistance «les jours heureux» : n’avons-nous pas
besoin nous aussi de préparer des jours heureux ?
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