mardi 3 mars 2020

Intuition et caractère prospectif


8 04 2020  Sur Brut magazine esthétiquement insupportable dans sa visée sensationnaliste on trouve cet entretien court avec d'Yves Cochet qui vaut pour son commentaire dans un réseau social connu.

Le commentaire intéressant trouvé sur un réseau social :

L'enjeu n'est pas d'anticiper tous les possibles, mais de savoir réagir et s'adapter. La tentative de prévoir le futur, d'imaginer les possibles, est même ce qui nous handicape, car elle nous fait mettre d'office ce qui n'est pas dans les hypothèses envisagées comme impossible.
On doit cesser de vouloir être dans le contrôle de tout, de tout avoir préparé et au contraire, être agile, réactif face aux événements, dans le présent.
Les schémas du passé sont aussi risqués : d'une part, on juge trop souvent les décisions passées avec les informations de maintenant, et d'autre part l’événement actuel a toujours des différences avec l’événement passé
Bien sûr, se préparer à des événements potentiels est utile aussi, comme apprendre des événements passés. Mais il faut garder plus de place pour l'adaptation dans le présent.
Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes, mais celles qui ont la meilleure capacité d'adaptation.


Auquel j'apporte la réponse suivante :
  Ça rejoint ce que raconte Harmunt Rosa dans "Rendre le monde indisponible » ou son article du 8 avril paru dans la revue en ligne AOC ( Le miracle et le monstre – un regard sociologique sur le Coronavirus ) on peut lire l'article gratuitement en s’inscrivant sur le site d'AOC). Mais en même temps nous ne pouvons pas faire autrement que d'être prospectifs. De faire confiance à nos intuitions qui se développent à partir de ce qui est. Elles sont quelquefois fausses certes. Castoriadis avec "Devant la guerre" s'est complétement planté à l'égard du devenir de L'Urss qui a implosé, qui aurait pu le prévoir ? Foucault a trouvé intéressante la république islamique d'Iran du début sans voir la société totalitaire en arrière-plan. 

Cependant nos intuitions ont aussi une puissance de prédiction qui nous engage dans l'action. Même en ne faisant que répondre à la situation nous sommes dans une prévision qui n'est pas incompatible avec le fait de laisser sa place à l'inattendu. En admettant qu'il y ait encore une volonté de contrôle, dans le fait d'anticiper (pour se prémunir) nous sommes encore à l'écoute de ce qui nous échappe. L'intérêt de la situation, est le partage de nos prévisions, qui on le voit même dans cette vidéo, apparaissent aussi avec une certaine charge de délire ou de grand-guignol, ce qui ne les invalident pas pour autant. Plus rien ne peut plus être pris pour argent comptant, tel quel. Et sur le fond l'enjeu est de prévoir à plusieurs, une autre paire de manche. 

Yves Cochet lui aussi s'est planté sur le pic pétrolier. Il n’en a pas moins visé dès 2008 l’économie décarbonée et l'après pétrole qui est notre horizon pour des raisons de survie et c'est mécanique. C'est pour ça que l'anticipation a du bon. Un retour dans les campagnes et territoires désertés tel que Cochet le fait ne serait pas étonnant. La Zad de NDDL en est aussi un exemple. Simultanément à l'organisation d'une résilience ... par exemple dans les tiers lieux des villes.

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