samedi 4 avril 2020

crises et sacrifice


 Question d'Olivier : "A-t-on affaire à un gérontocide  ?"

J'avais mentionné cette dimension sacrificielle de la situation, exprimée de façon abrupte par Jancovici (voir plus bas), assumée de façon toute aussi raide par Bolsonaro. On notera toutefois que les déclarations récentes d’un préfet visant à séparer et culpabiliser une partie de la population, à culpabiliser donc, lui ont valu une volée de bois vert de toutes parts – cela indique la bonne santé globale de notre société face à l’épreuve. Il y a des indicateurs qui montrent aussi le contraire.

Il faudra faire les comptes entre ce qui revient au sacrifice de nature, la fragilité physique et ce qui revient à l'organisation de la société. La crise va nous permettre de réfléchir à cette dimension sacrificielle de façon prospective en regard de celles à venir : Évaluer qui va trinquer en premier, pour quelles raisons, non de façon abstraite à ne faire que des constats, mais à y répondre. Les vieux, les précaires, les classes populaires, les classes laborieuses, celles qui sont au chômage etc.. Nous ne sommes pas égaux devant la mort, on va pouvoir faire les comptes ; réfléchir, imaginer pour y répondre. Tout tend vers ça. En prenant aussi en compte l'autre sacrifice, celui de la vie plutôt que de la survie dans la balance entre liberté et sécurité. La crise révèle le fonctionnement sacrificiel de la société, c'est où là les étymologies de crises et d'apocalypses retrouvent leur sens, leur puissance originaire.

Non le monde ne sera plus comme avant. Voici deux principes qui devraient être inscrits dans une charte : 1- l’abolition de l’héritage 2- l’interdiction de se construire des abris.
En arrière-plan reconsidérer que la dimension collective est première, réfléchir à ce qu’est le collectif d’ensemble de tous les collectifs. Excusez-moi pour le peu mais je ne vois comment autrement. 

Dans ce contexte on consultera cependant avec profit, ceci qui sort de la logique  :

1-  Le triage   (blog de MSF) Comment décider par qui commencer ?

Dans des circonstances exceptionnelles où la demande de soins déborde l’offre, comment décider par qui commencer ? Le triage est imposé par une demande exceptionnelle qui conduit à l'emploi d'une procédure particulière afin d’établir les priorités. Entretien de Jean-Hervé Bradol réalisé par Elba Rahmouni à partir de l’article « En situation de catastrophe : s’orienter, trier et agir » paru dans l’ouvrage La médecine du tri. Histoire, éthique, anthropologie sous la direction de Céline Lefève, Guillaume Lachenal et Vinh-Kim Nguyen.

2-   « L’épidémie d’aujourd’hui est un bon rabot contre l’orgueil transhumaniste » (Ecrit) de Pierre Zaoui dans Uzbek et Rica qui donne aussi les référence suivantes : 

Sur le même sujet :
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> Covid-19 : Entre l'avant et l'après, un long maintenant
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> > Une brève histoire des épidémies
« Est-ce qu’on veut vraiment d’un monde sans pulsion de vie ? »
« Deux degrés », l’essai qui rappelle pourquoi nous ne faisons rien face à la catastrophe climatique

3- La santé au prisme de la syndémie de Covid-19 ( La suite dans les idées du S. Bourmeau du 09 01 2021) - référence Santé-futur en vue d'une publication sur le CHU et la santé de la Commune du futur  (Rezé). 

Dans son éditorial du 26 septembre dernier, Richard Horton, le rédacteur en chef de la prestigieuse revue Lancet, nous invite à ne plus considérer l’épidémie de Covid-19 comme une pandémie mais plutôt comme une syndémie, c’est-à-dire la rencontre entre une maladie virale provoquée par le Sars-Cov2 et un ensemble de pathologies chroniques, telles que l’hypertension, l’obésité, le diabète, les troubles cardio-vasculaires, le cancer… C’est munis de cette focale élargie, de ce nouveau prisme Covid-19 qu’une chercheuse et deux chercheurs nous proposent, avec Pandémo-politique (La Découverte) de méticuleusement observer la santé afin de mieux la réinventer ensemble. Jean-Paul Gaudillière, Caroline Izambert et Pierre-André Juven sont cette semaine les invités de La Suite dans les Idées.

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