- Jean Vioulac : Approche de la criticité (entretien en 3 parties - 27 pages - sur la parution de son livre dans ActuaPhilosophia 2018 ) 2ème partie, 3ème partie Une approche théorique particulièrement stimulante qui recoupe les intentions de ce blog, notre discussion en cours avec ses propositions.
Quoique nous ne sommes pas toujours en phase au niveau théorique (sur la question des biens communs, de la prise en compte du vivant, de la virtualité, du passé et du poids de la culture, de la notion de satiété, sur la notion de "commun" de façon générale et donc de communisme, qui sont à discuter à réévaluer) le parcours philosophique de Jean Vioulac est particulièrement stimulant autour de la notion de renversement qu'il emprunte à la fois dit-il à Marx et Husserl mais aussi en filigrane à Heidegger.).
Derrière ce terme de renversement il y a plusieurs autres figures, telle celle portait par l'un de nos animaux de prédilection : la chouette. Celle dont parle Hegel dans sa fameuse expression : Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol. Dont on nous délivre l'interprétation sans doute rapide que la philosophie est toujours en décalage avec l’histoire en train de s’écrire. Et que l'action précède tout sagesse.
A l'autre bout "la poésie ne rythmera plus l'action elle sera en avant". La lettre du voyant à l'époque de la Commune, 13 jours avant que la bourgeoisie coalisée n’y mette un point d’arrêt dans un bain de sang. Une conjonction si Rimbaud ne l'a pas écrite à Paris il était au courant de la Commune.
Mais le renversement c’est aussi bien celui nietzschéen de toutes les valeurs, leur réévaluation.
Le renversement c’est ce fameux "changement de paradigme". En tant que signifiant, ou plutôt en tant résonance dirait Harmut Rosa. Celui qui a toujours et déjà commencé depuis la nuit des temps. Dont il est question au détour d'une phrase de La Généalogie de la morale mais de toute façon Nietzsche en dit en fait la vis inertia de la vie. Mais historiquement le changement de paradigme on peut le dater de 2008, le moment au cœur du négationnisme, tel que nous pouvons traduire le climatoscepticisme, où il y a eu brèche avec les hypothèses de la décroissance aussi bien qu'avec la diffusion du documentaire de MM Robin : Le monde selon Monsanto. 2008 enfin La date de la création de ce blog.
Et c’est pour moi, ça le sens de L’histoire ou de l’univers, dont parle aujourd’hui Denis Guénoun, mon professeur de philosophie de terminale. Cela commence ainsi sur son journal public : D’où me vient cette conviction étrange que l’histoire a un sens ? L’histoire humaine, mais aussi celle de l’univers, et même, sans privilège d’aucune sorte et au sein de tous les périls, l’histoire de ma vie ? Ce point d’appui intérieur, qui toujours tient dans les ébranlements, ne résulte pas d’une conception préalable, selon laquelle par exemple un Dieu (croyance, figure, mot qui me restent étrangers) garantirait les fins de l’univers, et donc de la vie des humains, et donc aussi de la mienne. Rien de tel, à aucun titre. Le mouvement s’établit en un sens exactement inverse. » (Je souligne).
La nuit des temps c’est l’ouverture dans laquelle nous ne cessons d’être, c’est cela mon désaccord de fond avec Jean Vioulac – mais qui n’est pas grave sur la place du passé de l’héritage. Et la position que nous y prenons nécessairement. Chaque fois qu’il y a brèche de l’Histoire, cela se rejoue, le temps suspend son vol. le mouvement du coup de dé, la pensée se délie. Le nouveau sans doute a t’il plus de légèreté, qui embraye ses moments de renouvellement….
En tout cas tout cela nous donne envie de relire le 18 Brumaire de Marx. Et bien d’autres textes qui nous sont essentiels à redire l’articulation. La jointure de ce qui ne se joint pas.
Nous reviendrons sur tout cela, à plusieurs, donnons-nous en le temps...
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