vendredi 18 mai 2007

Un dynamique en réponse


Une dynamique en réponse

Un point de non retour ? Le mot est lâché nous ne pouvons plus l’ignorer. La destruction devenant plus forte, la réaction pour la contrer doit être de plus en plus grande. C’est notre conscience personnelle du moment qui ne peut que grandir avec les événements. La prise en compte de cet effet boule de neige par lequel notre conscience ne peut qu’être accrue, lucide et notre action efficace. Action ne veut dire uniquement collectivisation du sursaut. Nous avons besoin avec l'énergie des réseaux, de l'énergie personnelle. Gandi sur cette base a pu remodeler l'Inde, pourquoi ne pourrions nous remodeler notre monde. Je sais c'est énorme, mais c'est à partir de nous-même et de la moindre des choses que nous pouvons le faire, parce qu'elle se rapporte à l'ensemble. C'est le savoir le mieux partager. Nous pouvons le faire à partir de la prise en compte de ce qui nous a été transmis historiquement; à partir de la radicalité de ce qui opère une rupture dans les représentions et les attitudes; enfin, c'est essentiel, à partir d'une déconstruction des effets idéologiques ou de croyances dans l’observation méticuleuse des événements.

La prise en compte de l’effet boule de neige donne à la formule de Heidegger une nouvelle dynamique : Nous ne pouvons plus regarder les choses comme des spectateurs de notre impuissance. L’implication est méditative (Heidegger) ce qui est nécessaire. Mais il ne suffit pas quelle le soit, elle nécessite l’acte et le partage, et une nouvelle façon d’être sur terre – face à laquelle l’énoncé : l’homme habite en poète sur Terre paraît tout d’un coup désincarné. Nous ne pouvons plus nous permettre de nous laisser absorber par l’inaction de la pensée pas plus que par l’hystérie de l’action, nos actes doivent être pensés et poétiques en nécessité au plus haut degré. Peut-être celui de l’énergie que seule la foi en l’avenir confère, à moins que ce ne soit l'énergie du rêve et celle en nous du merveilleux. Aux formules de Holderlin (par exemple : l’homme habite en poète sur Terre) commentées par Heidegger dans son texte sur la technique il nous faudrait en inventer une troisième. Une phrase qui dirait que l’initiative individuelle dans la prise en compte de l’humain fait signe vers sa mise en partage.

Le cadre de la parole et de l’action à qui la proposition ou l’acte sont adressés est à la fois l’Ensemble des choses, et la communauté de tous les humains sans exception. La communauté qui prend virtuellement soin de cet ensemble. Cette double adresse à l’Ensemble est la condition et l'aboutissement de la pensée et de l’action. Ce qui non seulement n’enlève rien de l’initiative personnelle mais la démultiplie en rapprochant l'être de sa limite (la fameuse « finitude » à laquelle fait allusion Yves Dupont à la suite de Hannah Arendt), en fragilité et puissance. Un être dont l’ensemble des autres formes de vie forment aussi la substance, un être forcément sensible à leur affolement, s’il se met à l'écoute de lui-même. Le souci de soi, le soin du monde est une topologie que chacun connaît, parce qu’elle nous est consubstantielle. Des enfants qui vont enterrer le moineau trouvé mort dans le caniveau, rendent hommage à sa vie, et au plan qu'ils partagent avec lui avec toutes les formes de vie. Sa vie animale belle, fragile, spirituelle soyons en sûrs, qui trouve là sa limite mais se prolonge au-delà par tous les bords. Prolongement par leur petites mains, leur émotion, leur pensée, le récit qu'ils en feront et peut-être au-delà dans des dimensions que nous ignorons.

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