jeudi 17 mai 2007

Puissance et fragilité


Puissance et fragilité

D’où l’importance que ce sujet humain – simultanément individuel et collectif - collectif mais qui déborde l’humain - en vienne à faire l’épreuve de ses limites qui sont à la fois singulières et prises dans un Ensemble – disons dans un "écosystème" dans un sens large et ouvert. La fragilité de l’Ensemble, se met directement à consoner avec la notre. L’une des façons de ne pas rentrer dans une hystérie "écolo-pathologique" en face de la situation dramatique que nous vivons, est que chacun revienne à ses propres limites. Pour que le sujet humain et sa singularité ne se dissolvent pas dans l'insurrection de l’Ensemble, dans la panique ou la prophétie collectives, évitant de ce fait un néofascisme (que nous ne pouvons plus nous permettre). L'avantage de la situation est que l'Ensemble nous advienne à la conscience, mais au-delà que nous ayons de cet Ensemble la conscience de son ouverture qui n'amène à aucune totalisation et donc à aucune hégémonie particulière qui prétendrait en assurer la maîtrise sous quelque motif que ce soit.

Que chacun soutienne ce qu’il est dans ce qu’il a de plus sensible. C'est là que se lie le sort de la puissance destructrice ou créatrice de l’être humain : sa volonté d’emprise sur l’autre ou sa maltraitance de lui-même ; tout comme, à l’opposé, son génie et son inventivité. Dans son étymologie la poésie désigne chez les grecs ce lieu de création ("la poiesis") comme nous le rappelle Heidegger, faisant de la poésie la vérité contenue dans le déploiement technique (on va dire arraisonné par le productivisme pour être plus clair). Dont l’envers que nous vérifions est la capacité de destruction.

Dans l’énoncé avec le danger grandit ce qui sauve, dans le déploiement de la technique, il s'agit bien de la double dynamique que nous devons aujourd’hui prendre à bras le corps -cependant que Heidegger la traduit dans l’oubli de l’être. Ce n’est pas faux mais désincarné. L’être étant ce lieu, cette origine, cette créativité de l’être humain, il manque singulièrement de pointer en quoi la destruction est destructive et de comprendre les masques quelle prend – si nous le disions dans les concepts de Heidegger nous dirions : tous les voiles. Je dirai tout simplement : toutes les figures. Parler de « voile » me semble une marque du déni. C’est manquer la réalité, l’acte et la pensée qui lui sont liés. Je rends hommage à l’émission de Ruth Stégassy dans cet ordre d’idée, d’être aussi terre à terre, son titre est bien choisi.

lire la suite : De la pensée et de l'action
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