lundi 11 novembre 2019

Edito du 12 juin : Agir et méditer

Notre Edito du  12 juin " Agir en méditant "
Le poison est-il le remède ? nous aimerions ouvrir le débat sur les utilisations de la technologie, sur l'ambivalence profonde de son Pharmakon*, et sur notre implication dans "le système" à partir du film Matrix. Relocalisation oblige, nous mettons pour linstant en réserve au profit du cinéma d’auteur fait en France. Pour réfléchir plus ensemble, plus nombreux, à l’allégorie des Wachowski, de notre système et la façon dont nous nous y serions pris. Pour coudre en décousant comme l’énonçait Jacques Derrida si joliment dans son étude de 1968 "la Pharmacie de Platon".

En attendant voici l'expression d'une organisation de la résistance à la machine que nous laissons à votre appréciation : Le 17 juin, agissons contre la ré-intoxication du monde. Pour les auteurs de cette tribune, le dé-confinement doit être le moment de « construire de nouvelles manières d’habiter le monde ». Pour cela il faut, pensent-ils, « accepter de rentrer en conflit direct avec ce qui l’empoisonne *» : ils appellent donc à une série d’actions, blocages, occupations le 17 juin.
Cette initiative se rajoute à bien d'autres pour penser et agir l'Après de la crise.
  "Il ne faut pas rejeter les techniques mais les critiquer et les transformer Bernard Stiegler par Adéle Van Reeth. Une émission de radio du 11/06/2020 sur le sujet qui nous anime, l'ambivalence constitutive du Pharmakon dont Bernard Stiegler a fait son axe. Nous avons beaucoup de références communes avec Stiegler : Derrida, Heidegger, Bataille, Husserl Lyotard.. Le message est celui de notre contradiction substantielle, celle d'aujourd'hui en tant qu'êtres humains. Nous avons besoin d'y plonger le regard pour en faire quelque chose. Que par facilité on pourrait appeler l'Après mais qui n'est jamais que le réel de notre présent, de notre temps. Bernard Stiegler est pris dans une pression interne que nous connaissons bien, que nous souhaiterions équilibrer, entre action et méditation. Sortir de notre propre urgence - celle qui est dérivée de la pression que nous met le système - pour accéder à une autre exigence de la situation, qui nous prend par la main, nous requiert, à laquelle nous sommes appelés à répondre. Trop mystique ? c'est bien le sujet si le mysticisme est une voie d'accès au réel. L'étrange c'est que c'est la définition que nous avions donnée au "fantastique" et à son cinéma : l'accès au réel. La technique est l'autre nom de cet accès ou bien son voile. L'être humain est par essence fantastique, qui est inséparable de ses appareillages, de ses appariements. Du Ge-stell l'énonce Heidegger en 1953. Un film Les yeux sans Visage de Georges Franju de 1957 qui porte sur la technique chirurgicale - nous en a donné l'inspiration, où l’amour des chiens vient supplanter l’amour meurtrier et dévorant d’un père.
Agir en méditant. La question est aussi celle de la séparation de la parole et de l'action. Notre sagesse vient de ce qu'une parole ne saurait en supplanter une autre mais s'y rajoute. Pareillement pour les actions. Actions et paroles, nous les maintenons à l'infini dans leur parallélisme, dans leur proximité fertile. Sachant que quelques fois actions et paroles sont des actes. Quelques fois ils ne le sont pas. A condition le deviennent-ils c'est ce que notre situation tragique requiert de nous. L'intention, la volonté, la conscience n'y suffisent pas. Peut-être une écoute, l'attention à la richesse et à la diversité du réel.


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